Fouace de Campagnac

Publié le par soul

   Depuis quelques jours j'ai devant moi au travail, une affiche qui vante les mérites d'un marché organisé par l'amicale des aveyronnais à Paris le 10/11/12 octobre.
   Samedi il fait beau et nous décidons d'aller y faire un tour, d'une part car c'est un quartier plein de charme, d'autre part car j'ai envie depuis un moment de renouer avec des racines que j'ai perdu de vue depuis un long moment. Cela commence à me manquer de façon très profonde, je ressens le besoin de me rapprocher de ce qui est devenu un besoin.
   Donc nous allons à la rencontre de ces gens, de ceux qui sont de là-bas, de ceux qui sont d'ici mais qui y pense très fort, des commerçants venus présenter leurs produits, de cette buvette si représentative de ce besoin de communication fort qu'il y a entre les gens partageant un lien fort.
   Arrivés sur place, je sens comme une petite tension en moi, une appréhension, une excitation, une fébrilité, cette envie de partage, de prendre mon temps, de vivre complètement ce moment si symbolique pour moi. Regarder. S'ouvrir à tous ces gens, ces produits, ces sensations qui reviennent, ces émotions renaissantes, ses odeurs fugaces qui me reviennent en mémoire. Partager secrètement une compréhension du plaisir de se retrouver en lien avec un communauté rude, rustique mais au combien joviale, entraînante, aimante et chaleureuse.
   Mais je suis venu là, et précisement ce week-end, c'est bien parce que je savais que la "Maison Cavalier" était présente sur cette foire. Et la Maison Cavalier représente à elle seule un concentré de souvenir, d'émotion, que le seul endroit où je pouvais acheter cette fouace était bien là. C'est avant tout des gens originaires de Campagnac qui font cette fouace depuis des générations avec la même passion. Mais c'est aussi la boulangerie qui nous apportait le bonheur matinal grâce à cette brioche au coeur lourd et dense, sucrée, et nourrissante. Celle qui nous offrait le plaisir de sortir de la piscine au plus chaud de l'été pour aller chercher une rissole comme goûter, celle qui, lors de nos retours tardifs de soirées était là pour nous donner les croissants matinaux.
   C'est donc avec un grand plaisir que j'ai revu Gabriel Cavalier et sa femme, sans pour autant oser me présenter, moi le fils qui n'a pas été là-bas depuis tant d'année, celui qui ne sait pas s'il sera reconnu, jugé, écarté. Des peurs d'enfants. Des craintes irraisonnées d'adulte. Des choses si fortes qu'elles en sont inexplicables. Neuf ans sans les avoir revus, quinze sans avoir partagé un vrai moment. Malgré cela, en se présentant, ils m'ont reconnu, et quel bonheur de se sentir à nouveau lien avec Campagnac, avec cette terre, ce village de mes ancêtres, et un peu avec mon père que je n'ai pas revu depuis tant de temps aussi.
   Il y a des choses que l'on oublie pas. Des choses que l'on a besoin de transmettre. Des choses qui sont comprises à demi mots. De celles que je partage avec ma fille sans savoir comment lui expliquer. C'est fort, très fort et si dur a expliquer simplement. Ça viendra, quand je ne sais pas, mais je lui raconterai, lui ferai vivre ça aussi. En attendant, elle mange de la fouace de Campagnac et elle adore ça !!!
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B
La magie de l'enfance.....
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