Prendre le temps

Publié le par soul


Prendre le temps, prendre son temps, profiter en étant à l'écoute de la trotteuse qui se déplace avec le petit clic des montres de nos grands parents, du balancier de la pendule ancestrale qui rythme les secondes de plus en plus lentes au fur et à mesure que l'on y fait attention. Ce mécanisme qui à lui seul sait prendre le temps. Le temps de ralentir. Le temps d'allonger les secondes alors que les poids défilent derrière cette belle pièce dorée, ces poids qu'il faut remonter si l'on ne veut pas que le rythme du défilement s'arrête.
Qu'est-ce qui nous fait peur dans cet arrêt programmé contre lequel on lutte avec acharnement au quotidien avec la clef cachée dans cette horloge. Pourquoi est-elle nécessaire à ce rituel qui permet de retrouver un écoulement des minutes tel qu'on s'y est habitué. Ne serait-il pas possible de suspendre ces instants qui passent, ceux durant lesquels on se sent comme en suspension dans l'espace, dans la durée, libre de toute pression, de toute cette vitesse qui nous entoure, d'être ouvert à ce que l'on ressent subrepticement, ce qui nous effleure sans jamais pouvoir l'attraper, ce qui coule sur notre peau, dans notre coeur, dans notre âme. De ces moments fugaces qui nous emplissent de façon si intense lors de leur venue, alors que l'on s'y attendait le moins, et qui nous ressourcent au plus profond de notre être en nous donnant l'énergie, l'allant à s'émerveiller de ce que l'on vit de ce que l'on reçoit, de ce qui nous entoure et dont nous nous nourrissons à chaque moment.
Prendre non pas pour avoir, mais pour être.

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